Just wandering... (avec qui veut)

Si il ne faisait pas frais et doux aujourd'hui, Shunta ne se serait même pas donné la peine de se réveiller ! Aujourd'hui, Shunta était vraiment très fatigué. Pourquoi ? Voilà une excellente question. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il n'a pas du tout envie d'aller en cours. Et pourtant il le faut bien. Alors, dans un effort colossal, Shunta se leva et fit les tâches du matin : petit-déjeuner, douche (froide pour se réveiller), habillage et préparation du sac ainsi que rangement du bentô dans le-dit sac. Et maintenant, direction les cours.

Shunta se surpris même à regarder par la fenêtre durant la première heure de cours, chose qu'il ne faisait jamais. Normalement, il était toujours plongé dans les livres du cours, avec le stylo à la main prêt à prendre des notes. Mais là non... Serait-il malade ? Peut-être. Il y pensait en même temps qu'il se surprenait à rêvasser... Il faudrait qu'il voit s'il avait choppé quelque chose en rentrant chez lui. Mais il secoua la tête, discrètement, puis revint au cours, écoutant et écrivant.

La sonnerie retentit... Fin des cours pour un petit temps qui ne sera pas bien long. Juste pour le temps de lire une peu et surtout de manger, vu qu'il est onze heures ! Shunta sortit du bâtiment, direction la cour pour se dégourdir un peu les jambes. Le sac à dos sur une épaule, l'auter main dans la poche, on va directement vers un banc juste sous un arbre et on s'asseoit tranquillou tranquillette. Il faisait plutôt chaud ce matin... Bizarre, vu qu'il faisait frais ce matin. La température grimpait en à peine deux petites heures ? Qui sait... Mais pas envie de réfléchir sur le pourquoi du comment question météo !

Shunta posa son sac sur le sol, après avoir prit un livre dedans. Pas un livre de cours, il n'y avait pas de contrôle aujourd'hui et de toute façon, il n'y avait rien à revoir. C'était une journée plutôt tranquille question cours, aujourd'hui. Et tant mieux ! Shunta décida de ne pas prendre ses lunettes, pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas sur un ordinateur et qu'il ne comptait pas lire pendant des heures et des heures ! Mais quand Shunta était plongé dans un livre, difficle de l'en sortir ! Surtout si ce livre parle de la photographie ! Ce qui était le cas... Alors, pour ne pas oublier de manger, Shunta décida de se mettre un réveil grâce à sa montre. A midi pile, l'alarme sonnera et il pensera alors à manger.

Maintenant que tout était prêt, il pu se plonger dans son livre, ne prêtant aucune attention aux bruits qu'il y avait autour de lui, que ce soit des bagarres amicales ou non, des chahuts gentils ou des rires aux éclats. Il ne fit même pas attention lorsqu'on s'approcha de lui.

Invité

Les cours, c'était tellement ennuyeux, tellement long, tellement pénible et en bout de ligne, tellement facile. Hina y allait très rarement, de toute façon, elle avait des manuels et des notes de cours pris par un collègue de classe menacé de mort, elle n'avait aucune difficulté à comprendre, elle était rudement brillante, la preuve : elle faisait du tutorat pour un crétin de 3-D. C'est donc pour cette raison qu'elle avait passé son avant midi sous un arbre, devant l'école, un livre en main. Elle n'avait aucune intention de passer sa vie dans une salle de cours, ni même de passer sa vie à l'école. Elle ne tenait pas non plus à avoir un diplôme, elle était riche et s'était bien suffisant. D'ailleurs, elle c'était faite à l'idée que son géniteur finirait, contre son gré, à la marier à un abruti important et qu'elle finirait en tant que femme au foyer. Ahah ... pauvre homme, il n'avait pas fini de souffrir...

Bref, revenons à nos moutons, elle n'était pas encore mariée ... loin de là parce que côté femme rangée, on faisait mieux. Hina s'habillait comme une fille facile, même en uniforme : la jupe atrocement courte qui dévoilait de longues jambes pâles et sculpturales, un chemisier détaché assez bas pour qu'on apperçoive sa lingerie. Et contre toute attente, ce n'était pas une catin. Mais pourquoi diable portait-elle des trucs du genre? Ah ... mais pour provoquer voyons. Elle adorait faire honte à son père qu'elle détestait plus que tout, elle adorait qu'on la craigne, qu'on la méprise et qu'on reste loin... ainsi donc, en plus de sa violence et de ses coups, elle était fringuée comme le genre de fille qu'on méprise ouvertement. Elle était donc en pleine lecture : un roman en anglais, et oui, les traductions étaient trop nulles ou innexistantes pour lui plaire, et elle parlait courrament cette langue.

Puis, l'heure du repas sonna. Un gamin de première année accouru alors pour lui apporter son Bento. Ah les esclaves sous payés qui agissaient ainsi par crainte. Elle le chasse d'un signe de main, signe qu'il avait été assez rapide, elle n'avait pas hurlé. Se relevant en quête d'un endroit ou déguster ce repas qui, bien que simple, avait été préparé avec soin par sa servante, elle se mit en marche vers son endroit fétiche. Et cet endroit n'était autre qu'un banc blanc tout simple, sous un arbre et dans un coin plutôt isolé. Lorsqu'elle le trouva enfin, elle y remarqua un intrus. Quoi?!! Un garçon, sur SON banc?! c'était pas assez connu que cet endroit lui appartenait, qu'il ne fallait surtout pas s'y poser?! Visiblement, non. Elle était pourtant crainte et connue dans l'école, elle faisait sa loi, Okinawa, c'était son terrain de jeu. D'un pas rapide et furieux, Hina se déplaça vers son endroit fétiche.

Ah mais là voilà, pas très grande mais imposante, jolie petite brunette aux yeux noisettes qui s'était plantée devant lui. Elle était furieuse, un poing sur les hanches, complètement hors d'elle. D'une voix hautaine et snob, sans même daigner poser son regard sur lui, elle lui expliqua la situation. Toute personne saine d'esprit aurait compris qu'il valait mieux éviter de se frotter à Sasaki-chan, c'était un monstre ...

Hina : ... As-tu la moindre idée de l'endroit où tu te trouves présentement?

Shunta apprenait deux trois petits trucs supplémentaires en lisant son livre qu'il avait acheté le matin même. Il se disait alors qu'il tenterait de mettre tout cela en pratique dès qu'il rentrerait des cours. Mais... pourquoi pas tout de suite ? Oui, c'était une excellente idée. Il réglerait tout cela à la fin du chapitre, qui était d'ailleurs déjà presque fini à son grand désespoir. Mais bon, ce n'était que le deuxième chapitre et il en restait à peu près une vingtaine. Pas de quoi se plaindre. Autre petit problème qui allait commencer : le venter de Shunta commençait déjà à grommeler ! Il n'était même pas midi et il commençait déjà à avoir faim ? Etrange... lui qui ne mangeait presque rien... Mais bon, tant pis.

Shunta fouilla donc dans son bentô, sans lâcher son livre, loin de là ! Il prit un petit onigri et le mangea tout en se replongeant dans sa lecture. Il y était tellement plongé qu'il n'entendit même pas que quelqu'un s'approchait de lui. Il restait là, tranquillement à balayer les lignes des yeux, sans bouger un nerf. Seuls ses yeux bleu sombre daignaient faire quelques mouvements. Sinon, absolument rien. Le calme plat en son corps, contrairement à son esprit qui était agité rien qu'en lisant. En résumé, il se fichait royalement de la personne qui était venu à sa rencontre. Enfin, si on peut dire ça comme ça. Mais en vérité, Shunta s'en fichait car il ne se doutait pas que c'était pour lui. Qui ferait attention à un jeune homme assis seul sur un banc en train de bouquiner ? C'est pour cela que Shunta agissait ainsi : pour qu'on le laisse tranquille.

Mais les mots pour le moins prétentieux qui étaient prononcés par une voix féminine firent que l'esprit de Shunta s'éloigna un peu des mots du livre. Il ne releva pas la tête pour autant, et ne daigna pas accorder un seul regard à la demoiselle, qui qu'elle soit. Shunta haussa un sourcil, juste pour montrer qu'il avait écouter. Ou plutôt... entendu. Vu qu'il n'y accordait aucune importance. Sans fermer son livre, ni même la regarder, il répondit avec calme :

Dans la cour du lycée où je suis inscrit... Sur un banc parmi tant d'autres... Voilà où je suis.

Vu la façon dont la jeune fille avait parlé, Shunta se doutait fort qu'elle allait partir sans faire quoi que ce soit. Peut-être l'insultera-t-elle, ou simplement elle lui criera dessus. Shunta imaginait même la possible de se prendre une baffe. Mais cela lui importait vraiment peu. Il ignorait totalement la demoiselle.

Le chapitre était terminé. Shunta regarda sa montre et vit qu’il était presque midi. Plus que deux minutes avant midi. Bon… Il décida alors de satisfaire son estomac et de manger, même s’il n’avait pas vraiment faim. La perspective de fermer ce livre pour ne le rouvrir que dans quelques heures attristaient quelque peu Shunta. Mais tant pis… Le livre enfin clos, il sortit son bentô pour prendre encore un onigri. Le mordant pour le garder dans la bouche, il sortit son appareil photo dernier cri (faut bien quand on est passionné). Il effectua les petits réglages qu’il venait tout juste d’apprendre, visant le paysage de-ci, de-là. Le tout, en grignotant son repas et sans prêter une seule attention à la demoiselle.

Invité

C'était la semaine pour se faire ignorer?!? Non mais personne ne la prennait au sérieux là, c'était quoi le problème exactement?!? Hina était hors d'elle. Remarquez, c'était pas difficile, elle en venait aux poings et aux insultes assez fréquement, une carapace ? Oh si peu ... Mais normalement, on s'excusait et elle se calmait, elle n'était pas si désagréable, en plus, cette journée avait été plutôt bonne : pour cause, elle n'était pas allée en cours. Ainsi donc, un simple "pardon Sasaki-sama" aurait suffit pour que ce deuxième année ait la vie sauve. Mais non, il semblait déterminé à avoir le deçu. Et c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas supporter. Immature et égoïste? Oui totalement, voilà deux mots qui définissaient à la perfection la façade que Hina s'appliquait à montrer aux gens. Quand on la connaissait, enfin, en supposition puisque personne ne s'était jamais approché d'elle au point de découvrir sous sa couche de cruauté un soubresaut de gentilesse, elle était toute douce, un vrai chaton. Seulement, devant l'inconnu, elle sortait les griffes et mordait comme un tigre... ah les apparences. Où en étions nous? Ah oui, à la vilaine Hina qui était en pétard contre un jeune homme qui l'ignorait royalement. Comment lui faire payer? Les idées de torture n'étaient pas ce qui manquait à la demoiselle, elle en avait une liste dès qu'elle fermait les yeux. Elle se mordit la lèvre inférieure et fini par trouver la plus puéril et cruelle façon de se venger... tellement immature.

Hina: ... Hélas, mauvaise réponse.

Elle avait affiché un sourire mauvais : elle était encore plus démoniaque et effrayante avec cet air, dommage, elle aurait pu être tellement jolie. Son sans bouillait dans ses veines, elle avait envie de le réduire en morceau, de lui broyer les os un à un et de danser dans la marre de sang qui en résulterait... mais elle était calme et elle avait plus d'un tour dans son sac. S'emparant de sa bouteille de jus, dans un mouvement très élégant mais néanmoins très ... méchant, elle en déversa le contenu intégral sur la tête de l'intrus. Il serait collant et trempé ? Quelle importance, il apprendrait qu'on ne tenait pas tête à Hina Sasaki. Elle aurait pu faire comme n'importe quelle garce et avoir un cercle de copines pour la protéger quand elle faisait ce genre de menace, mais non, elle agissait seule et elle ne s'entourait pas. Elle assumait donc pleinement les conséquences de ses actes. Plus forte en apparence qu'en réalité, elle avait certes trempé le garçon mais elle avait fait attention de ne pas endomager ses possessions comme son appareil photo, seul sa tête et son pull avaient subi l'ouragan Hina. Elle connaissait la valeur des choses et elle n'était pas assez en colère pour lui briser un bien précieux.

Hina: Tu as les idées raffraichies maintenant?

Oh, un ton cruel, moqueur et amusé, c'est qu'elle y prenait plaisir, à ses perséctuions... Et oui, telle adorait voir les gens en colère contre elle, elle aimait les voir s'enrager...mais par dessu tout, c'était les larmes qu'elle préférait. Mais avec un garçon, c'était plus complexe, c'était rare qu'ils pleuraient, elle savourait donc les quelque fois où cela se produisait... Hmm ... est-ce que tant de cruauté arrivait à combler le vide qu'elle ressentait à la place du coeur? Non ... mais ça permettait d'envoyer un peu de sa fureur contre la vie vers quelqu'un ...

Shunta écouta la réponse de la demoiselle. Mauvaise réponse ? Et en quoi je vous prie ? Ce banc lui serait-il réservé ou quoi ? Les bancs sont à tout le monde, et pas à une seule personne. Shunta pensait que si cette fille comptait se prétendre ‘‘maîtresse de ce banc’’, alors c’est qu’elle est vraiment prétentieuse ! Mais pour être honnête, il s’en fichait royalement. C’était le cadet de ses soucis qu’une fille réclame un banc au lieu d’un autre. Shunta n’allait pas lui céder la place pour ses beaux yeux. Surtout qu’il y a bien assez de place pour deux sur ce banc.

Tout à coup, Shunta ouvrit des yeux ronds. Il sentait quelque chose tomber sur sa tête. Un liquide un brin gluant mais très liquide quand même. Elle était en train de lui verser un jus de fruit sur la tête ? C’était si puéril… Shunta se lécha les lèvres, ne voulant pas trop gaspiller de ce jus de fruits qui était bon, il fallait l’avouer. Il baissa les yeux, voyant qu’il en avait sur son pull. Ce qui était bien, c’était qu’il comptait le laver le soir même ! Shunta eut un simple petit sourire amusé. Cette fille était plus une gamine qu’autre chose apparemment. Elle s’énervait pour si peu… Shunta se dit alors qu’il allait bien s’amuser.

Soupirant pour montrer son ennui naissant, il enleva son pull et le roula en boule pour ensuite le ranger dans son sac. Par la même occasion, il rangea son appareil photo à l’intérieur de la boule que formait désormais le pull. Enfin… mis à l’abri serait plus approprié. Shunta prit sa petite bouteille d’eau dans son bentô et se leva. Non, il n’allait pas partir. Loin de là ! Il dévissa lentement, en regardant bien ce qu’il faisait, la bouteille… pour la verser la tête de la jeune fille. Le tout en la regardant avec tout son calme…

Moi aussi je peux être puéril… J’espère que toi aussi tu as les idées fraîches maintenant ?

Shunta souriait. Il ne se moquait pas d’elle, loin de là. Il était plutôt amusé de ces gamineries. Il l'avouait au fond de lui qu'elle était plutôt mignonne les cheveux trempées. Mais ça n'allait pas lui plaire qu'il se moque gentimment d'elle. Du moins, c'est ce que Shunta pensait. Gardant son calme et son sérieux, malgré le petit sourire qui trahissait son amusement, il parla à la jeune fille.

Les bancs sont à tout le monde. Je ne m'en irais pas pour la simple raison que je suis bien là. Si tu tiens tellement à ce banc, tu peux très bien t'asseoir. Moi, ça ne me dérange pas.

Sans attendre quoi que ce soit et pour prouver qu'il ne plaisantait pas, Shunta s'assit de nouveau sur le banc, et recommença à piocher dans son bentô. Il commença à avoir sérieusement faim...

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